Après 6 mois de formation, c’est vrai, les pratiques narratives infusent en moi…
J’ai pris progressivement conscience de la puissance de ces discussions décentrées et influentes, de leurs approches résolument bienveillantes et « regradantes » pour celles et ceux que j’accompagne. Au fil des séances, des lectures, du temps qui s’écoulait, mon vocabulaire s’est épaissi de beaux et de nouveaux mots.
C’est fou comme des mots changent notre vision des choses.
Les narratives se sont installées en moi lentement. J’ai baissé la garde. Elles se sont invitées dans mon quotidien personnel et professionnel au moment où j’en avais peut-être le plus besoin. J’en ai pris conscience et ça m’a bousculé. Je me suis autorisée à libérer mes émotions. Je me suis réconfortée dans les bras des belles histoires que j’avais traversées et dans lesquelles je n’étais jamais seule.
Aujourd’hui, je souhaite permettre à celles et ceux que j’accompagne de faire ce beau voyage avec moi demain. Ils choisiront la destination et je les suivrai pour que comme moi, ils se reconnectent à ce qu’ils sont profondément, ce qui les rends si singuliers et mystérieux aussi.
En tant qu’intervenante en fonction RH j’ai profondément réfléchi à la façon dont il était possible de transposer les narratives dans le quotidien de ma fonction. Au-delà d’un fort appel intérieur, lié à mon histoire professionnelle en entreprise et mon parcours personnel, j’ai cherché à savoir ce qui pouvait me permettre légitimement de colorer mes accompagnements avec les narratives. J’ai donc adopté cette candeur optimiste et, aujourd’hui, je m’autorise progressivement des expérimentations dans mon quotidien.
Mon questionnement à fortement évolué. La métaphore m’accompagne désormais.
J’aime à penser que cette approche peut contribuer aux nouveaux besoins des salariés en entreprise, pour l’entreprise et le monde du travail plus généralement. Le contexte économique et sanitaire engendre une crise humaine dans l’entreprise où les rapports au travail, aux autres et à soi sont chamboulés. Certaines structures se sont retrouvées à l’arrêt total, partiel, en télétravail et pour beaucoup démunies de sens, de vision pour l’après qui n’en finit pas.
Cette crise a provoqué un sentiment de vulnérabilité, d’introspection aussi pour se réinventer autrement et pourquoi pour redevenir auteur de sa vie ?
Oui, cette approche va profondément changer mon rapport à l’autre et bien au-delà, à moi-même. Je me sens plus libre dans mes pratiques professionnelles, plus utile aussi. Je peux exprimer de la créativité dans mes accompagnements. Plus encore demain qu’aujourd’hui, mes documentations seront poétiques, insolites et colorées.
J’ai conscience aujourd’hui d’une forme de responsabilité sociale qui m’a été transmise par les narratives. Tout le monde à une petite histoire à raconter. Je veux être celle qui soufflera lentement sur les cendres pour rallumer la petite flamme du souvenir qui fait du bien.
Belles fêtes de fin d’année à toutes et à tous..